Flatteur visuellement, avec un belle autonomie, le VAE urbain Fiido C11 Pro débarque avec un prix canon et un équipement complet. Faut-il craquer pour ce nouveau vélo Fiido ? Réponse dans notre test complet.
Fiido se développe à la vitesse de l’éclair, ou plutôt de l’électron. Marque chinoise créée en 2017, elle perfectionne ses vélos électriques de génération en génération, proposant même des modèles originaux comme le fitness Fiido Air Carbon.
Plus sobre, le C11 est un vélo de ville électrique apparu au catalogue début 2024, qui aurait dépassé les 10 000 ventes. Malheureusement, son moteur était calibré à 500 W et sa vitesse bridée à 32 km/h. Pour se conformer au marché européen – ou plutôt de l’UE – ce Fiido C11 est devenu “Pro” cet automne avec les 250 W et 25 km/h réglementaires. Autre apport significatif, le capteur de couple devrait amener une conduite plus agréable, et améliorer l’autonomie, promise à 80 km en mode maximal. Le Fiido C11 Pro entraîne une petite hausse du prix, mais à 1 099 €, l’offre est clairement alléchante. Et sur la route, que donne ce vélo électrique ?
Un peu d’huile de coude pour le montage
Disponible via le site officiel, ce Fiido C11 Pro est livré à domicile dans un carton compact. Mais cela a une conséquence, il faut monter pas mal d’éléments ! Roue avant, guidon, garde-boue, éclairage, pédale, il faut 1h30 en tout pour disposer d’un vélo électrique prêt à rouler. Bons points, la marque offre tous les outils nécessaires et une vidéo Youtube d’aide au montage très claire.
Belle présentation
Avec un prix très bas, le préjugé voudrait que l’on se trouve devant un vélo électrique d’apparence bas de gamme. Que nenni, ce Fiido présente très bien ! On sent le soin apporté au dessin des modèles de la marque, comme avec le pliant Fiido X.

L’allure équilibrée et l’intégration de la batterie, couplée à une peinture flatteuse, donnent une excellente impression de ce VAE urbain au premier coup d’œil. La batterie reste noire, pas trop grave, surtout que le C11 Pro ajoute de l’élégance via une selle et des poignées couleur cuir brun.
Pas mal du tout, même si l’on peut trouver à redire sur l’inscription “Fiido.com” sur les bases du vélo ou les soudures un peu brouillonnes. Quant au câblage, il est très présent en sortie de guidon, mais au moins, tous les connecteurs sont visibles et réparables en cas de pépin.
L’équipement est complet, avec un détail qui fait grand bruit !
Les garde-boues sont perfectibles, en plastique de qualité insuffisante pour permettre de les aligner parfaitement à la roue (esthétique). Par contre, ils sont longs avec une petite bavette, protégeant bien son cycliste et ses poursuivants.
Le porte-bagages est livré d’office, or faisant du bruit malgré un serrage parfait. Il soutient jusqu’à 25 kg, sous les standards en Europe (27 kg) et sans compatibilité de fixation type MIK ou QL. L’avant du cadre possède 4 fixations pour un porte-bagages avant, optionnel. Mais étrangement, les vis sont montées de série mais ne rentrent pas parfaitement, donnant une allure “non finie”. Nous aurions préféré une absence de ses vis et un embout protégeant les trous.
L’avertisseur électronique est peu pratique, au bouton situé à droite de l’écran, et surtout très violent à l’oreille. Il sonne comme une alarme et n’est pas toujours compris par les autres usagers, on préfère l’éviter. On le remplace donc avec la sonnette classique. Étrange, elle est au milieu de l’outillage, comme une option dans le carton. Enfin, pas d’antivol de roue, de plus impossible en l’absence d’accroche sur les haubans.
Chouette affichage
Le petit écran 2 pouces du Fiido C11 Pro se situe sur la gauche du guidon, afin d’être rapidement accessible. Il pourrait cependant proposer des boutons plus gros, ou plus intuitifs : le M n’est pas celui des modes, mais pour les infos à défiler, car avec des flèches peu lisibles. Ce même bouton M entraîne des erreurs gênantes, entre la gestion de l’éclairage (double pression) et de mode marche (triple pression).

Une ergonomie à revoir, mais un superbe affichage ! L’écran est à caractères modernes, au beau contraste, et en couleur. Chaque mode est parfaitement visible avec sa couleur dédiée, et de nuit le rétro-éclairage est excellent. On trouve même une prise USB sous l’écran, de quoi brancher son smartphone. Utile, enfin pour une application tiers de navigation, car l’application n’apporte pas grand chose pour le C11 Pro.

Une application secondaire
La Fiido App est simple, mais paraît un peu désuète face aux cadors type Bosch. L’écran d’accueil permet d’allumer l’éclairage et gère le verrouillage à distance, ce qui ne bloque pas le vélo (il faut un vrai antivol). Il est même possible de ne déverrouiller qu’avec le téléphone (bloquant l’allumage via l’écran), voire automatiquement mais au seul moyen d’une montre connectée Fiido.
Pour permettre ces fonctions, il faut passer par le menu de réglages. Celui-ci ouvre ou non le son à la pression des boutons, ou encore le passage à 5 modes d’assistance (contre 3 par défaut). D’autres réglages d’accélérateur ou de débridage sont possibles, mais réservés au modèle hors Europe ou au C11 “tout court”.
La fenêtre de conduite, accessible via l’accueil, est un compteur augmenté, ajoutant quelques infos supplémentaires à l’écran du vélo comme le dénivelé positif et négatif.
Conduite agréable et dynamique
Le moteur arrière du Fiido C11 Pro développe 55 Nm de couple maximal. Une valeur élevée qui se ressent sur les performances globales, puisque l’on atteint aisément les 25 km/h dans le mode Turbo, ainsi que le mode Sport. Le capteur de couple Mivice, grosse différence avec le C11, alloue un pédalage très naturel. Sa latence entre la pression de pédale et déclenchement de l’assistance est très courte, mais pas négligeable.
En mode Turbo (3/3), les gros dénivelés sont engloutis avec une facilité déconcertante. Le mode Sport est assez proche, mais il faut en rajouter un peu dans les grosses côtes. Quant au mode Eco, il ne peut excéder 20 km/h sur de telles pentes, et à l’accélération bien plus sage.
La transmission est toutefois un ton en dessous. Le dérailleur Shimano Tourney est peu vif, aux passages parfois hésitants, surtout sur la 7ème vitesse. Au moins, les 7 vitesses sont suffisantes pour ce vélo électrique de ville, même si l’on aurait aimé une manette tournante ou plus qualitative en remplacement des leviers poussoirs peu ergonomiques.
Sémillant, ce Fiido reste un VAE urbain, à guidon courbé et position assez passive. La précision de conduite n’est pas sa vocation, bien que l’on ne se soit jamais senti mal à l’aise en le poussant dans ses limites. Les pneus CST, certes assez fins, sont à bonne adhérence, que l’on aurait voulu juger sous la pluie (temps 100% sec lors de notre essai).
Le confort passable, le freinage top !
Bien que vélo de ville, le C11 Pro a voulu ajouter un petit bonus : une fourche télescopique. De débattement 40 mm, elle absorbe quelques gros obstacles, or atteint ses limites même sur des chaussées franciliennes dégradées. Des coups de butée sont fréquents, les pneus n’amortissent guère mieux (mais filtre les vibrations), mais c’est l’arrière de ce Fiido qui laisse à désirer.
Avec son cadre ouvert, le vélo électrique manque de rigidité et renvoie toute secousse dans le fessier. Ce dernier est sensible car la posture droite équilibre davantage le poids du cycliste sur la selle, qui n’aide pas non plus. Certes sympa de style, la selle est trop étroite pour de nombreuses personnes et trop ferme pour des trajets dépassant 10 km. On vous rassure, sur du bitume lisse, aucun problème de confort.
En revanche, les freins hydrauliques à disque sont plutôt bons, malgré leur origine inconnue (le fabricant nous précise que ‘les freins à disque hydrauliques utilisés sur le C11 Pro sont soigneusement sélectionnés auprès d’un fournisseur de pièces reconnu pour ses performances haut de gamme’). Rapidement rôdés, ils offrent une bonne maîtrise du freinage, sans blocage de roue précoce, et à distance d’immobilisation correcte. Nous n’avons pu les solliciter en temps pluvieux, or ces freins rassurent beaucoup. Et le feu arrière à fonction stop s’illumine dès la pression de levier.
Une autonomie excellente
En théorie, le site officiel Fiido indique une autonomie de 80 km par charge en mode maximal “Turbo”. La batterie affiche 499,2 Wh, mais fonctionne en 48 V, d’où la capacité de 10,4 Ah. Étonnamment, nous avons fait mieux en pratique. Nous avons affiché 90 km avant d’arriver au bout de la batterie.
Toutefois, la puissance est bridée assez tôt en basse charge. Dès l’apparition de 2 barres, nous sentons un plafond dans les pentes raides, puis à une barre, le mode maximal semble devenir l’équivalent du Sport (2 sur 3) puis Eco (1 sur 3). Puis une fois la jauge vide, le C11 Pro continue à fonctionner, mais de façon dégradée.
On peut encore parcourir quelques kilomètres en peinant à dépasser les 20 km/h, avant que le moteur n’envoie que de brèves impulsions au-dessus de 15 km/h. En retirant le mode dégradé et le mode maximal Eco, nous préférons dire 80 km avec la pleine puissance.
En roulage sur le mode Sport, nous estimons l’autonomie très proche, vu le comportement très similaire. Nous avons testé un parcours de 17 km pour consommer une barre soit 85 km environ par charge, contre 87 km prévu par Fiido.
Batterie amovible, temps de recharge acceptable mais jauge à améliorer.
Le souci, c’est que le BMS (Battery Managing System ou gestion de batterie), est très cheap, digne de trottinettes bas de gamme. Sous trois barres ou 60%, le Fiido C11 Pro a tendance à afficher une autonomie variable. La jauge peut ainsi indiquer 2 barres en conduite, puis 3 à l’arrêt, pour repartir à trois barres après 1 minute. Il faut ainsi prévoir large lors des trajets, car difficile de juger l’autonomie restante dans ces conditions.
Concernant la recharge, elle est possible en retirant la batterie amovible, verrouillée par clé. Légèrement mal ajustée, elle nécessite de tirer fort pour l’extraire. Assez longue donc encombrante, la batterie pèse 3,5 kg, mais très facile à remettre. La prise reste d’ailleurs accessible pour recharger directement sur le vélo. Une fois branché, la batterie demande environ 4 heures pour un plein d’électrons, et 2h30 pour une charge classique entre 2 et 4 barres (20 à 80%). Une jauge complémentaire complète la batterie amovible, curieusement à 4 voyants (contre 5 sur l’écran…).
Le chargeur fourni est ainsi de 2 ampères, mais le câble est trop court entre le transformateur et la prise.
Faut-il acheter le Fiido C11 Pro ?
Choisir Fiido, c’est choisir un rapport qualité-prix des plus agressifs sur le marché du vélo électrique. Alors oui, ce vélo n’est pas visible avant achat, encore moins disponible à l’essai. Le C11 Pro, comme tous les autres modèles, est uniquement à la commande en ligne ici. Mais à moins de 1099€ en promo, on en a clairement pour son argent, et il est bien équipé.

Le style est assez réussi, l’autonomie très élevée même si la jauge est floue, le moteur très vif et les freins assez efficaces. Par contre, ne l’achetez pas pour le confort, car à débattement limité, il est raide à l’arrière et la selle est ferme. On ne l’achète pas non plus pour sa connectivité qui n’apporte rien de plus au bel écran. Elle semble plus légitime pour la version débridée hors Europe. Si vous voulez mieux, l’Iweech Promenade approche l’excellence sur ces points (mais au double du prix !).
Petite note de conformité : nous avons reçu une version mal pré-configurée pour l’Europe. “Une erreur” selon la marque, mais attention dans ce cas si cela vous arrive. L’accélérateur et les 42 km/h mesurés sur ce vélo, cela est considéré en France comme un speedbike (plaque, assurance, rétroviseur, casque et gants obligatoire, etc). Le fabricant indique que “le C11 Pro est configuré en usine pour se conformer à toutes les normes européennes. L’option de vitesse plus élevée est une fonctionnalité disponible pour une utilisation sur chemin privé ou sur la voie public en se mettant en conformité. La marque encourage une utilisation sûre et responsable.
Vélo de ville électrique, le Fiido C11 Pro dispose d’un petit frère Fiido C22. Encore moins cher, car dénué d’équipement, il est typé fitness (position active) mais plus léger (17,5 kg). Il est ainsi l’intermédiaire entre le C11 Pro et le Fiido Air Carbon.
Les deux qualités premières du VAE urbain Fiido C11 Pro sont l’autonomie, fidèle à ses 80km théoriques, et son allure flatteuse tout équipée cachant bien le tarif. Pas cher, ce vélo de ville électrique propose une position droite, or un confort moyen.
Peu polyvalent, il est toutefois capable de grimper des côtes raides sans effort, et au pédalage très naturel. A prix plancher, on doit faire quelques concessions, comme le dérailleur d’entrée de gamme, l’application très accessoire ou la jauge de batterie peu fiable par moment. En revanche, le vélo est équipé d’office de garde-boues, porte-bagages et béquille, ainsi que d’un éclairage lié à la batterie.
Pour 1 099 €, le Fiido C11 Pro est une belle offre loin d’être parfaite. Ce vélo électrique comblera les cyclistes cherchant les trajets du quotidien sur des routes peu dégradées, même dans des villes aux forts dénivelés.
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